LA GAZETTE "CAFE LITTERAIRE" mai 2015
Pas le temps de faire une petite sieste ce vendredi 15 mai à 14h30. L’heure est trop grave. Assis devant nos cafés et thés fumants à la bibliothèque de la salle polyvalente, nous sortons comme de bons écoliers, de nos cartables et chemises, nos bouquins ou simples notes jetées à la hâte sur un bout de papier.
Françoise fidèle à son image, attaque bille en tête, et envoie : Et vous, quel est le truc le plus idiot que vous ayez jamais fait ? C'est à cette question que Julie va finir par répondre, mais à quel prix ! Tout commence lorsqu'un voisin au nom rigolo emménage dans son immeuble. Intriguée, Julie va vite découvrir que le mystérieux inconnu cache un secret ... Drôle, percutant, terriblement touchant, voici un roman qui fait du bien. Demain j’arrête de Gilles Legardinier de De main j’arrête
Marie Françoise renvoie la balle, et dans une fulgurante annonce, annonce : Journal intime d'un chat acariâtre, de Frédéric Pouhier et Susie Jouffa. Edgar est un chat de six mois. Il vient d'être adopté, ou plutôt pris en otage par une famille d'humains. Il décide d'écrire un journal intime. Outre ces formes d'humour, on trouve des réflexions très drôles sur divers aspects de la vie. Edgar expose les dix commandements du chat auxquels les humains doivent scrupuleusement obéir. Il fait remarquer, que certaines expressions utilisant le mot «chat» sont détestables: «il n'y a pas de quoi fouetter un chat», par exemple. Ce récit, dynamique, vivant, écrit d'une plume alerte, ne s'encombrant ni de jargon ni de fioritures ni de mièvrerie est un véritable moment de rire et de détente.
Francis et Annick calment le jeu et nous font part de leur amour pour les romans régionaux, les romans sentant bon le terroir d’cheu nous, les romans fleurant bon la terre, l’odeur de la forge, l’odeur de violette des classes d’écoles, l’odeur légèrement âcre de l’encre des encriers, et de la craie écrasée sur le tableau noir, l’odeur de la poussière battue par la première pluie après une journée ensoleillée ou au petit matin.
Marc reprend le flambeau et nous parle d’un récit d’une célèbre erreur judiciaire : Le secret du Dr Bougrat de Christian Dedet l'aventure de Pierre Bougrat, condamné pour meurtre (sans preuves) en 1927, bagnard à Cayenne, évadé à l'issue d'une "cavale" qui fit grand bruit (il fut en la matière le seul rival que se reconnaissait le célèbre Papillon). Un classique de l'aventure vécue. "Le livre de Christian Dedet se lit la rage au coeur... Un roman vrai qui s'impose comme un modèle de plaidoyer, comme une oeuvre de justice là où la justice à failli. Un livre d'une rareté que nous n'hésitons pas à qualifier de fabuleuse... Dans un genre, qui n'a rien de mineur : un chef d'oeuvre.
Nous dérivons un peu de la littérature, pendant la récré, pour parler de la création du Duché de Normandie, suite aux remarques de Marc qui a visionné quelques vidéos à ce sujet. Nous en profitons pour faire la pub du film « Guillaume le Conquérant », film à l’affiche de plusieurs salles de cinéma dans lequel joue notre désormais comédien confirmé : Bruno Bayeux
Nous finirons cette rencontre conviviale par quelques mots sur le Nobel littéraire 2014 : Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier de Patrick Modiano Excellents conseils, dommage que l’auteur s’y est égaré lui-même, et non seulement dans son quartier, mais en plus dans son récit. Jamais histoire ne s’est révélée si nébuleuse, brouillardeuse et inintéressante.
L’honorable institution distribuant à tours de bras les prix Nobel, en attribuant celui de la littérature à Patrick Modiano, totalement amnésique, pour récompenser son œuvre consacrée au devoir de mémoire fait jaillir une fois de plus le mépris d’une certaine caste envers les misérables petits ignorants lecteurs que nous sommes. Nous écarterons bien sûr tout intérêt personnel ou financier ; nous ne sommes pas à l’Eurovision, que diable.
Que savez-vous de la guerre ? Heureusement qu’il y a un Nobelisé pour nous le rappeler : une occupation trouble, avec une collaboration trouble, et c’est tout. C’est troublant ! Non ? Ce n’est même pas sûr qu’il y ait eu un conflit, comme dans toute guerre qui se respecte, et même des règlements de compte, comme dans toute occupation qui se respecte. On commence le roman avec presque rien à dire, on continue pour ne rien dire, et on finit sans fin. Et on chope le Nobel au passage. Ecriture correcte, encore heureux, mais vraiment simpliste, à la portée il est vrai des misérables petits ignorants lecteurs que nous sommes. Un livre à offrir à quelqu’un qu’on ne peut pas encaisser.
Patrick Modiano, prix Nobel, encensé par Catherine Deneuve, elle-même encensée par Depardieu qui l’encense à son tour à qui mieux mieux. Nos meilleurs représentants de la culture française dans le monde.
Michel